Vous êtes sensible à la protection de l’environnement et souhaitez vivre dans un logement en adéquation avec vos principes ? Alors, entre la maison et l’appartement, quel est le type de biens immobiliers le plus écologique ? Tour d'horizon des avantages et inconvénients de chacun.
Les maisons individuelles dans le viseur de l’exécutif Depuis quelques années, les maisons individuelles sont dans le viseur de l’exécutif. En 2021, la ministre du Logement en place, Emmanuelle Wargon, déclarait que la maison avec jardin était un « non-sens écologique, économique et social ». Si la ministre était par la suite revenue sur ses propos face à la grogne des professionnels du secteur, cette petite phrase résume parfaitement ce que pensent de la maison individuelle bon nombre d’élus et membres des différents gouvernements successifs. Alors, l’avenir de la maison individuelle est-il menacé ? Difficile de le dire.
Dans tous les cas, l’heure n’est plus au développement de grandes zones pavillonnaires. Preuve en est avec la récente loi ZAN (zéro artificialisation nette), qui entend lutter contre l’étalement urbain en interdisant tous projets d’artificialisation des sols d’ici 2050. D’ici à 2030, la loi vise la division par deux de la consommation de sols naturels, agricoles et forestiers en France. Pour accompagner cette loi, le PTZ (prêt à taux zéro), bien que prolongé jusqu’en 2027, est dorénavant réservé aux appartements neufs situés dans les zones tendues et aux logements anciens situés dans des zones détendues. Autrement dit, il n’est plus possible de profiter du PTZ pour faire construire une maison individuelle depuis le début de l’année 2024. Pour 75 % des Français, la maison individuelle est le logement idéal, selon le baromètre Procivis-Harris Interactive.
Face à la maison individuelle, considérée par certains comme consommatrice d’espaces, les immeubles ont plusieurs atouts\, et ce dès leur construction. En construisant un immeuble\, on construit des** logements pour plusieurs familles avec un seul chantier**. L’utilisation de matériaux\, de ressources et d’énergie est donc moindre que pour la construction du même nombre de logements mais de façon isolée. En plus de cette économie d’échelle\, les immeubles ont l’avantage de pouvoir accueillir plusieurs familles sur un même terrain\, ce qui permet de réduire drastiquement la consommation d’espaces. Par ailleurs, les appartements sont souvent situés dans les centres-villes ou à proximité, réduisant les déplacements domicile-travail, le recours à la voiture et la création d’infrastructures supplémentaires (routes, parkings…). En d’autres termes, pour répondre à la demande de logements tout en limitant l’artificialisation des sols, et donc l’impact sur la biodiversité, les appartements sont plus efficaces que l’habitat pavillonnaire. En outre, les appartements sont considérés comme moins énergivores que les maisons individuelles. En effet, lorsqu’un appartement est chauffé, il permet de chauffer partiellement les appartements voisins. Pour atteindre une température donnée, l’utilisation d’énergie sera donc moindre que pour chauffer une maison individuelle, dont les murs sont directement au contact de l’extérieur.
À première vue, on pourrait dire que la vie en maison individuelle est moins écologique que l’habitat collectif. Néanmoins, l’habitat individuel n’a pas dit son dernier mot. Si la maison individuelle est réputée comme étant consommatrice d’espaces, cela pourrait évoluer dans la mesure où les Français sont prêts à faire des concessions sur la surface de leur terrain pour réduire leur impact sur l’environnement. Ils sont 71 % dans ce cas, selon une étude menée par l’IFOP pour la Fédération française des constructeurs (FFC). D’autre part, depuis la mise en place de la RE2020 (Réglementation environnementale 2020), les constructions de maisons individuelles doivent respecter de nombreuses obligations en termes de modes de chauffage (bois, solaire, PAC), d’exposition, d’isolation et d’utilisation de matériaux biosourcés. En ce qui concerne les maisons existantes, si elles sont nombreuses à être considérées comme énergivores, de nombreuses aides à la rénovation énergétiques sont accessibles, dont la célèbre MaPrimeRénov’, permettant aux propriétaires de financer jusqu’à 90 % de leurs travaux et, à terme, de vivre dans une maison plus économe en énergie. Précisons par ailleurs que les travaux de rénovation énergétique sont plus simples à entreprendre dans une maison ou que dans un immeuble (accord du syndic obligatoire, configuration de l’immeuble…). Même chose pour l’installation d’un composteur, d’un récupérateur d’eau, d’une bonne de recharge pour véhicules électriques… ou encore la création d’un potager. En d’autres termes, la maison individuelle permet d’adopter plus librement un mode de vie éco-responsable. Selon l’Ifop, seuls 52 % des Français estiment que la vie en maison individuelle a des répercussions sur l’environnement et la biodiversité.
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